La privatisation du transport ferroviaire a commencé en Bourgogne-Franche-Comté et les usagers en voient déjà les premiers effets. Sans leur mobilisation massive, certaines lignes étaient déjà vouées à la fermeture par la Région qui n’a pas été prise par surprise : cette privatisation était voulue dès 2021 par le PS, qui la préside.
À partir de décembre 2026, les trains express régionaux (TER) Nevers-Dijon, Nevers-Moulins, Paray le Monial-Lyon seront, entre autres, exploités par une société privée, filiale de droit privé de la SNCF : la Société SNCF Voyageurs Bourgogne Ouest (SNCFVBO). Il ne s’agit aucunement d’ouverture à la concurrence puisque les usagers voyageurs ne pourront absolument pas choisir avec quel opérateur ils voyageront : ils seront contraints de prendre leur billet et monter dans le train MOBIGO assuré par SNCFVBO. Il s’agit donc purement et simplement d’une privatisation !
Dès 2021, le PS annonçait qu’il voulait privatiser
La loi du 27 juin 2018 dite « Pacte ferroviaire », permet l’ouverture à la concurrence/privatisation du transport ferroviaire voyageur, la fin du recrutement des cheminots sous statut, la transformation des établissements publics, industriels et commerciaux (EPIC) en sociétés anonymes (SA). Les conseils régionaux pouvaient, dans un premier temps, c’est-à-dire avant fin 2023, faire le choix de conventions avec la SNCF sur 10 ans pour éviter la privatisation.
La Région Bourgogne-Franche-Comté est administrée par le Parti socialiste, les Écologistes, le Parti communiste français… Avant les dernières élections régionales, c’est-à-dire dès 2021, le Parti socialiste, qui détient la présidence de la Région, avait annoncé qu’il voulait privatiser des lignes ferroviaires voyageurs de la Région, dont la desserte de la Nièvre. Ses alliés électoraux étaient donc bien au courant de ce choix, annoncé publiquement, et que les syndicats avaient dénoncé auprès de la population.
Les socialistes et leurs alliés de la Région Bourgogne-Franche-Comté n’ont pas fait le choix de reconduire avec la SNCF, ouvrant la porte à la privatisation comme sur Nevers-Dijon, Nevers-Moulins… et laissant peser la menace de fermeture de plusieurs lignes qui desservent la Nièvre, comme Moulins-Paray le Monial-Lyon.
Les lignes du nord Morvan font l’objet d’un second appel d’offre non encore attribué pour leur exploitation mais la menace est là encore réelle de voir ces lignes purement et simplement fermées à la circulation des trains à cause de la vétusté de l’infrastructure.
Dans tous les cas, ces privatisations entrainent la fermeture des gares et des guichets en conservant uniquement des billets dématérialisés. C’est une vraie réduction des services au public. Il est prévu la suppression de 57 emplois sur le bassin minier de Monchanin. Elles entrainent aussi le transfert d’office des personnels SNCF vers des entreprises privées avec perte de leurs garanties collectives et même plus radicalement le licenciement pur et simple de ceux qui refuseraient d’intégrer ces entreprises privées.
La privatisation, c’est la prédation des moyens d’investissements par des actionnaires
C’est la recette libérale qui est déjà en train de se mettre en place sur l’axe Marseille-Nice par exemple, avec Transdev, et dont on voit déjà toutes les limites après deux mois d’exploitation seulement… sans oublier que Transdev a été cédée à un groupe allemand après l’attribution du marché par la région PACA, ce qui implique que les éventuels bénéfices de l’exploitation ne seraient pas réinvestis en France mais rémunèreraient les actionnaires allemands !
L’objectif des ces privatisations n’est donc pas de fiabiliser et optimiser le service public de transport ferroviaire mais bien de transférer l’argent public vers des intérêts privés en recherchant des marges sur la qualité de service et des profits maximums à court terme comme il est de bon ton dans ce système capitaliste : mutualisation collective des coûts et privatisation des profits !
Pour se donner bonne conscience, ou pour se dédouaner de ses responsabilités, la Région Bourgogne-Franche-Comté, à présidence socialiste, annonce que l’État ne donne pas assez de moyens pour maintenir certaines lignes. Certains de la majorité régionale ont même lancé une pétition… mais pourquoi ne pas avoir pris les bonnes décisions avant les élections ?
En réalité, les faits sont là : la volonté de privatisation et de fermeture est l’axe politique de la Région.
D’ailleurs le Parti socialiste, en laissant passer le budget 2025 de Bayrou (en refusant de voter la censure), savait que les collectivités territoriales, dont les régions, verraient leurs dotations largement baisser. Et pour 2026, le projet de budget porté par Lecornu s’annonce encore pire !
Alors que l’enclavement de la Nièvre est une réalité, notamment dans les zones rurales, la fermeture des lignes ferroviaires est aussi une aberration écologique.
Des associations d’usagers mènent combat, organisent des rassemblements contre les fermetures et la privatisation pendant que le gouvernement Macron, comme ses prédécesseurs, organise la destruction méthodique de la SNCF, et reçoit le soutien de la Région Bourgogne-Franche-Comté, entre autres, offrant aux entreprises privées et à leurs actionnaires, des profits gigantesques.
Pour LFI, la renationalisation de la SNCF est la solution
Refuser les privatisations, la mise en concurrence des lignes va de pair avec l’exigence que l’argent public finance exclusivement les transports publics.
La particularité du transport ferroviaire, son organisation spécifique avec une infrastructure commune au transport des voyageurs et des marchandises et ses contraintes de sécurité, toutes ces raisons argumentent pour le retour à une entreprise unique et intégrée de service public dont les objectifs doivent être clairement fixés et financés par l’État : l’aménagement du territoire et la mise en œuvre d’un véritable service public de transport ferroviaire, tant marchandises que voyageurs !
Refuser la suppression des lignes ferroviaires du quotidien et en rouvrir, augmenter le nombre de trains et garantir des tarifs accessibles, maintenir des guichets physiques dans les gares. Ces propositions seront aussi un élément pour la politique de bifurcation écologique.
Les insoumis de la Nièvre participeront à toute initiative contre la fermeture des lignes et leur privatisation.
Le programme transport de la France insoumise
- Une SNCF publique, unifiée et intégrée
Les privatisations et la mise en concurrence imposées par l’Union européenne affaiblissent notre système ferroviaire. LFI s’oppose fermement à ces logiques de marchandisation qui dégradent les services et augmentent les inégalités territoriales. La SNCF redeviendra une entreprise publique, unifiée et intégrée, pour garantir un service public ferroviaire de qualité. Nous restaurerons la gouvernance publique du rail, pilotée dans l’intérêt général et dotée des moyens financiers nécessaires à sa modernisation.
- La réhabilitation des petites lignes ferroviaires
Les petites lignes ferroviaires, souvent délaissées voire abandonnées, sont essentielles pour désenclaver les territoires ruraux et garantir la mobilité pour tou·tes. Nous lancerons un grand plan de modernisation et de réouverture des lignes ferroviaires, en particulier celles abandonnées dans les zones rurales. Ces infrastructures réduiront la dépendance à la voiture et revitaliseront les économies locales.
- Le fret ferroviaire : une priorité nationale
Le fret ferroviaire est une alternative écologique majeure au transport routier, émettant 14 fois moins de gaz à effet de serre par tonne transportée. Nous dénonçons fermement le démantèlement de Fret SNCF, une catastrophe écologique et sociale, et exigeons l’arrêt immédiat de ce processus destructeur. Le fret ferroviaire doit devenir une priorité nationale. Nous doublerons sa part dans le transport des marchandises en investissant massivement.
- Une tarification sociale et la gratuité progressive
La France Insoumise veut rendre le train accessible à tou·tes en instaurant une tarification sociale ambitieuse. « Nous instaurerons la gratuité progressive des trains régionaux et des transports publics pour répondre à l’urgence sociale et climatique. Cette mesure réduira les inégalités d’accès à la mobilité et encouragera l’usage du rail au détriment de la voiture.
- Un rail au service de la transition écologique
Le rail permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de lutter contre la pollution atmosphérique et de limiter l’artificialisation des sols. Le rail sera le pilier de la bifurcation écologique et sociale. Nous garantirons une gestion publique, démocratique et transparente de ce secteur stratégique.